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Jeux surréalistes

25 janvier 2005

Edito

Nous y voilà, l’unique numéro d’  « Être ou ne pas être… Surréalistes » est enfin entre vos mains. Qu’est-ce donc que le surréalisme ? Un animal tout droit sorti du fond des âges ? Une religion futuriste ? Un simple mouvement artistique ?
C’est bien la question que nous nous sommes posée. Plus difficile que cela encore : Qu’est-ce qu’être surréaliste ? En espérant que, au gré de ces pages, vous puissiez appréhender sous différents angles, le vaste et provoquant univers surréaliste.
Au delà de la découverte théorique, nous avons tenté d’explorer cette chère liberté que les surréalistes ont souhaité offrir aux hommes : de quelle nature était-elle ? A-t-elle été ne serait-ce qu’approchée ? 
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25 janvier 2005

Définition du surréalisme

Le surréalisme : "automatisme psychique pur par lequel on se propose d' exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée.  Dictée de la pensée, en l' absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique et morale". C' est ainsi que le poète français André Breton, chef de file de ce mouvement, le définit en 1924 dans son premier Manifeste Du surréalisme et ainsi l' officialise. Comment un tel mouvement a t’il pu naître à cette époque, dans quel contexte ? Quels furent les prémisses ? Quel fût l’élément déclencheur ?
25 janvier 2005

Surgissement du Surréalisme

En réalité Le Surréalisme encore non baptisé, fit ses premiers pas une dizaine d' années auparavant au milieu des gravats et des cendres de la Première Guerre Mondiale, où les valeurs traditionnelles occidentales sombrèrent en entraînant sur leur passage de nombreuses certitudes notamment scientifiques ou philosophiques. Tout fut en quelque sorte remis en question. Parce que cette Guerre  fut une réelle boucherie, que le sang des soldats ne cessa de couler sur la terre des tranchées, les esprits de ces jeunes combattants et de tant d' autres furent ravagés, anéantis, blessés peut être à vie...  " Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortels" déclara le poète Paul Valery ( admiré des premiers surréalistes ) partageant cet atroce constat de faillite physique et morale.

Pour soigner les consciences profondément perturbées des soldats revenus du front, Breton enrôlé dans le service psychiatrique de médecine militaire, eut l' occasion d' inaugurer dès 1916 une nouvelle méthode de traitement de l' âme, dont il avait pris connaissance en se penchant de près sur les oeuvres d' un psychiatre viennois encore inconnu en France : Sigmund Freud. Il s' agissait de faire parler les malades sans  attendre d' eux un discours structuré mais un flux de mots, de paroles échappant à la censure de leur conscience, le but étant de faire ressurgir leurs obsessions enfouies, pour qu' ils puissent un jour parvenir à s' en libérer.
De cette pratique médicale dérivèrent les procédés d' écriture des Surréalistes.
Dans cette période de guerre  Breton fit en 1917 la rencontre d' un autre étudiant en médecine : Louis Aragon qui en 1919 lui présentera  Philippe Soupault. Ils créèrent ensemble la revue Littérature. En 1920 Benjamin Péret rencontra leur petit groupe et devint l' un des éléments les plus actifs du futur mouvement Surréaliste ...et ainsi petit à petit sur le chemin du Surréalisme de nouveaux visages firent leur apparition : Robert Desnos, Antonin Artaud de nouveaux adeptes rallièrent le mouvement.

" C' est au comte Lautréamont qu' incombe peut être la plus grande part de l' état de choses poétique actuel " ( André Breton ). Auteur des Chants de Maldoror, Lautréamont ( 1846-1870 ) fut après sa mort admiré des Surréalistes pour avoir été l' un des premiers à proposer une nouvelle manière de traiter la forme littéraire dans la poésie, détournant de la sorte certaines traditions d' écriture.
De nombreux auteurs inspirèrent aussi les Surréalistes tels que Sade pour ses écrits subversifs, Rimbaud qui rénova profondément la poésie, Roussel en raison de son excentricité, ou Apollinaire " esprit nouveau " de la poésie et inventeur du néologisme : " surréalisme ".
Le surréalisme se voulait être un mouvement de bouleversement, de libération au niveau littéraire.   Il fallait " changer la vie " , " changer le monde " ( Karl Marx ), libérer les hommes de leurs contraintes, donner un bon coup de pied dans le rationalisme de la culture bourgeoise occidentale, tout retourner pour tout recommencer avec un regard nouveau, des ambitions nouvelles, tout recréer, retirer les menottes de la pensée, les chaînes de la parole, briser les règles absurdes et contraignantes concernant l' expression.  La psychanalyse, l' irrationnel et l' inconscient furent projetés, balancés en avant de la scène.

Leur " aspiration révolutionnaire " rapprocha rapidement les surréalistes d' un autre mouvement qui fit son entrée à Paris en 1920 : le dadaïsme : " entreprise sans précédent de destruction de toutes les valeurs traditionnelles " ( Maurice Nadeau ), orchestrée par le Roumain Tristan Tzara hâtif de rejoindre le groupe Littérature. Belles-lettres, bon goût et valeurs morales étaient fortement critiquées dans cette autre protestation collective, s' exprimant  avec dérision et provocation. Les Surréalistes se montrent séduits par cette anarchie permanente et participent aux manifestations organisées par Tzara se révèlent bien souvent grotesques, tapageuses et insultantes pour le public. L' esprit de bouffonnerie systématique du mouvement Dada aura vite fait de lasser Breton qui demandera à ses amis de lâcher le mouvement en Août 1921 au nom d' ambitions plus hautes. Cependant l' anticonformisme de Tzara ainsi que sa volonté de nier la solution artistique restèrent au cœur de la définition du surréalisme.
25 janvier 2005

André Breton, figure du surréalisme

Comment ne pas parler de Breton, André Breton, quand on traite du surréalisme ? Qui était André Breton ? Quel a été son rôle  dans ce mouvement ? Est-il juste de le designer comme le « pape du surréalisme » comme l’on fait certain de ses « adversaires » ? Ou bien était-il simplement un membre, participant actif de ce mouvement ? On peut se demander si Breton n’a pas été justement a l’encontre de tous les principes du surréalisme, a savoir, « la libération de l’esprit », en imposant d’une certaine  manière les « lois du surréalisme » a travers ses différents manifestes ? En effet comment traiter avec rigueur et principe un mouvement dont le but premier était de libérer cet inconscient qui nous emprisonne ? N’est ce pas contradictoire ? Mais voyons tout d’abord qui était cet homme...

André Breton est né dans l’Orne en 1896. Lui et ses parents déménagent pour Paris ou il grandira. Lorsqu’il commence sa première année de médecine, André Breton est appelé à la guerre. Il travaillera à Nantes comme interne dans un hôpital militaire. C’est la qu’il fera sa rencontre déterminante avec Jacques Vaché. Durant son service à l’hôpital il découvrira les méthodes de traitement de la psychanalyse freudienne

C’est en 1919 qu’il fonde la revue « littérature ». En 1920 né le premier texte surréaliste, œuvre écrite entièrement en écriture automatique par André breton et Philipe Soupault : les Champs Magnétiques. C’est a cette période que Breton rencontre sa première femme, Simone Kahn qu’il épouse en 1920.
Alors que depuis 1919 il participe au mouvement Dada au coté de Tristan Tzara, en 1924 il rompt définitivement avec ce mouvement pour créer le surréalisme. C’est aussi en 1924 que parait le premier Manifeste du Surréalisme
En 1927 il s’engage au partit communiste. Il rencontre alors sa seconde épouse, Jacqueline Lamba avec laquelle il se marie en 1934. C’est de ce mariage que va naître sa fille, Aube.
En 1939, alors que la seconde guerre mondiale éclate Breton est mobilisé. En 1940 inquiété pas le régime de Vichy il préfère fuir au États-Unis.
Puis Breton se sépare de Jacqueline. En 1944 il rencontre sa troisième épouse, Lisa.
Il rentre en France en 1946. Il se battra alors pour redonner de la vie au mouvement comme pendant l’avant guerre. Il s’engagera fortement contre le Stalinisme et contre la guerre en Algérie.
André Breton mourra le 18 septembre 1966. Sur le faire-part du décès sera écrit : « je cherche l’or du temps ».

Sans nul doute que Breton se présente comme le fondateur du surréalisme, et si ses critique l’on appelé « pape du surréalisme » c’est sûrement bien plus par provocation que pour des raison bien fondée. En effet sans Breton le surréalisme ne serai rien et n’aurai tout simplement jamais existé mais il ne faut pas oublier tous ces hommes qui, au coté de Breton ont fait vivre ce mouvement, ou l’imagination, la recherche d’une libération, la mise en valeur de se que cache l’homme au fond de lui sont au centre de tout. Au fond Breton a été une sorte de centre dynamique du mouvement et c’est lui qui lui a donné un contenu théorique.
25 janvier 2005

Citations d'André Breton

« L’imaginaire, c’est ce qui tend à devenir réel »

« Le cœur humain est beau comme un sismographe » extrait de Nadja

« Par un mot tout est sauvé, par un mot tout est perdu »

« La beauté sera convulsive ou ne sera pas. »

« Aucune règle n'existe, les exemples ne viennent qu'au secours des règles en peine d'exister. »

« Toutes les idées qui triomphent courent à leur perte. »
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25 janvier 2005

L’objectif N°1 :libérer l’esprit

« L'homme propose et dispose. Il ne tient qu'à lui de s'appartenir tout entier. » André Breton

Le surréalisme se donne pour mission de libérer l’esprit, et ce n’est justement pas le texte ci-contre qui contredira cette affirmation !
Les surréalistes critiques à l’égard de la société contemporaine, décriaient le manque de liberté de l’homme. Beaucoup de codes semblent enfermer l’homme et son esprit. En proposant un mouvement iconoclaste et décalé, les surréalistes ont mis en exergue ces codes pour mieux savoir les dépasser. A travers l’écriture, ils ont mis en avant l’inconscient, la méconnaissance que nous avons de nous-mêmes. Mais jusqu’à quel point les surréalistes souhaitaient-ils devenir libre ? Jusqu’à dépasser toute morale ? C’est ce que l’on pourrait croire à la lecture d’une citation de Breton :
« L’acte surréaliste le plus simple consiste, revolver aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu’on peut, dans la foule »


Déclaration du 27 janvier 1925

Ouvert le 11 octobre 1924 au 15, rue de Grenelle, le Bureau de Recherches surréalistes a l'ambition de recevoir tous ceux que le Surréalisme intéresse et d'être attentif à leurs questions comme à leurs propositions. Porte ouverte sur l'inconnu, cette « Centrale », qui fermera l'année suivante, fut pendant quelques mois dirigée par Antonin Artaud.


  Eu égard à une fausse interprétation de notre tentative stupidement répandue dans le public,
  Nous tenons à déclarer ce qui suit à toute l'ânonnante critique littéraire, dramatique, philosophique, exégétique et même théologique contemporaine :
  1° Nous n'avons rien à voir avec la littérature,
  Mais nous sommes très capables, au besoin, de nous en servir comme tout le monde.
  2° Le SURRÉALISME n'est pas un moyen d'expression nouveau ou plus facile, ni même une métaphysique de la poésie;
  Il est un moyen de libération totale de l'esprit

ET DE TOUT CE QUI LUI RESSEMBLE.

  3° Nous sommes bien décidés à faire une Révolution.
  4° Nous avons accolé le mot de SURRÉALISME  au mot de RÉVOLUTION uniquement pour montrer le caractère désintéressé, détaché, et même tout à fait désespéré, de cette révolution.
  5° Nous ne prétendons rien changer aux mœurs des hommes, mais nous pensons bien leur démontrer la fragilité de leurs pensées, et sur quelles assises mouvantes, sur quelles caves, ils ont fixé leurs tremblantes maisons.
  6° Nous lançons à la Société cet avertissement solennel :
  Qu'elle fasse attention à ses écarts, à chacun des faux pas de son esprit nous ne la raterons pas.
  7° A chacun des tournants de sa pensée, la Société nous retrouvera.
  8° Nous sommes des spécialistes de la Révolte.
   Il n'est pas de moyen d'action que nous ne soyons capables, au besoin, d'employer.
  9° Nous disons plus spécialement au monde occidental :

LE SURRÉALISME EXISTE

  -  Mais qu'est-ce donc que ce nouvel -isme qui s'accroche maintenant à nous ?
  - Le SURRÉALISME n'est pas une forme poétique.
  Il est un cri de l'esprit qui retourne vers lui-même et est bien décidé à broyer désespérément ses entraves,
  et au besoin par des marteaux matériels.
                                                                             DU BUREAU DES RECHERCHES SURRÉALISTES                                                                                   15, rue de Grenelle
25 janvier 2005

Surréalisme et inconscient : les influences Freudiennes

« Le surréalisme est un moyen de libération totale de l’esprit » écrivait Breton dans une de ses déclarations en 1925. Si le surréalisme se caractérise par ses méthodes d’écritures surprenantes telles que l’écriture automatique, il est largement inspiré des théories freudiennes et de la psychanalyse. En effet, en 1918, les livres de Freud commencent à être traduit et les théories sur l’inconscient parviennent aux oreilles de surréalistes. Car c’est cet inconscient qui nécessite d’être « libéré ». Derrière chacun de nos actes, chacune de nos pensées se cache une partie de nous inconnue. C’est cet inconscient enchaîné, inaccessible que les surréalistes tentent d’atteindre. Grâce a l’écriture automatique notamment, ils tentent de se mettre en état de ne plus réfléchir, de ne plus penser a ce qu’ils écrivent, mais jute de se laisser guider par nos sentiments, nos désirs, nos haines, nos regrets, nos rancunes enfouies au plus profond de nous, dans cet inconscient. Le but ? Libérer notre esprit de toutes les censures, de toutes nos valeurs acquises avec le temps, de tous nos interdits. Mais cette fascination pour la psychanalyse, pour l’inconscient Freudien, n’était pas forcement réciproque. En 1924, Breton se rend a Vienne dans le but de rencontrer Freud. Pour ce dernier le surréalisme n’est que de l’art, de la poésie, mais en rien il ne reconnaît l’efficacité de leurs méthodes. Lui, qui a « inventé » la psychanalyse, l’a fait dans un but thérapeutique, c'est-à-dire, dans le but de soigner de réels troubles mentaux et non pas dans l’idée de « libérer » l’esprit.



Cependant, on note que l'entrée de la psychanalyse en sol français s'est principalement effectuée du côté des arts avec la montée du surréalisme et les œuvres d'auteurs tels André Gide et Paul Bourget, ce qui eut pour effet de mettre la psychanalyse à la mode sur la base de connaissances souvent très superficielles. Après tout le surréalisme en aurait indirectement libéré quelques-uns !
25 janvier 2005

De la passion pour Freud à l’écriture automatique

« Tout occupé que j'étais encore de Freud à cette époque et familiarisé avec ses méthodes d'examen que j'avais en quelque peu l'occasion de pratiquer sur des malades pendant la guerre, je résolus d'obtenir de moi ce qu'on cherche à obtenir d'eux, soit un monologue de débit aussi rapide que possible, sur lequel l'esprit critique du sujet ne fasse porter aucun jugement, qui ne s'embarrasse, par suite, d'aucune réticence, et qui soit aussi exactement que possible la "Pensée Parlée" (...) c'est dans ces dispositions que Philippe Soupault à qui j'avais fait part de ces conclusions, et moi, nous entreprîmes de noircir du papier avec un louable mépris de ce qui pourrait s'ensuivre littérairement"... ainsi naquit entre autres,  La délivrance »  Breton

La délivrance

Faculté de se donner
Renseignements gratuits
Amendez-vous sur terre
heureux de faire plaisir
Voici les jolies pioches du retour en arrière inoffensif
L'or mérité
Champignon poussé dans la nuit demain il ne sera plus frais
Saisons animatrices de nos désirs
Ouverture des portes devant l'écuyère 
25 janvier 2005

Zoom sur les méthodes d’écritures des surréalistes

Le mouvement surréalisme à l' origine refusait catégoriquement d' être considéré  comme porteur une esthétique nouvelle, une technique de production de beaux textes, mais se proclamait fièrement en tant qu' état d' esprit, et dans sa production en tant qu' outil expérimental de connaissance du monde.
Quelles furent alors les méthodes d' écritures, les modes de production des Surréalistes qui leur permirent  de s' écarter de du coté esthétique de l' écriture ? Ont-ils réussi à respecter cette valeureuse ambition ?

Pour dévoiler les zones inconnues du psychisme, l' écriture surréaliste recourut à plusieurs moyens d' investigation :

L' écriture automatique, consistant à laisser libre cours à son imaginaire, à libérer le langage de tout contrôle, en écrivant un texte, sous la dictée d' une pensée donc spontanée, d' une seule traite refusant toute retouche ultérieure. " Placez vous dans l' état le plus passif, ou réceptif que vous pourrez. (...) Écrivez vite et sans sujet préconçu, assez vite pour ne pas retenir votre pensée et ne pas être tenté de vous relire. " (Breton).
Les Champs Magnétiques, texte rédigé conjointement en 1919 par André Breton et Philippe Soupault fut considéré rétrospectivement comme le premier écrit surréaliste, l' automatisme y étant expérimenté.
Et c' est par la pratique de cette méthode d' écriture que naquit une poésie révolutionnaire, à l' écart de toute règle et de tout contrôle de la raison.
 Les Cadavres exquis, méthode d' écriture collective ( dont nous avons beaucoup fait usage ) est un jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes successives qui ne tiennent pas compte de l' apport précédent.
" Vous vous asseyez à cinq autour d' une table. Chacun de vous note, en se cachant des autres, sur une feuille, le substantif devant servir de sujet à une phrase. Vous passez cette feuille pliée de manière à dissimuler l' écriture à votre voisin de gauche en même temps que vous recevez de votre voisin de droite la feuille qu' il a préparé de la même manière... Vous appliquez au substantif que vous ignorez un adjectif... Vous procédez ensuite de la même manière pour le verbe, puis pour le substantif devant lui servir de complément direct, etc." L' exemple le plus connu, et qui a donné son nom au jeu, est la première phrase obtenue de cette manière : Le cadavre exquis boira le vin nouveau "."
Les récites de rêves et le sommeil hypnotique, qui permettent de livrer hallucinations et sensations dans leur jaillissement incontrôlés ; Robert Desnos, en particulier, " parle ses rêves " à volonté.

( C' est par ces méthodes que les surréalistes ont obtenu le " stupéfiant image " ( Aragon ).
Il s' agissait de la création verbale exerçant le plus grand pouvoir révélateur : l' image, le rapprochement inédit de deux réalité distantes.  )

les Surréalistes notamment avec ces diverses méthodes d' écriture n' ont pu faire autrement que de rejeter tout esthétisme comme ils le souhaitaient à la base, ils ont bien respecté leur volonté de " noircir du papier , avec un louable mépris de ce qui pourrait d' ensuivre littérairement."  Cependant leur production fut souvent et involontairement à l' origine de beaux textes qui en séduisirent plus d' un.
25 janvier 2005

Écriture automatique (octobre 2004)

« Train qui roule sur le chemin de la vie sans jamais s’arrêter. Mourir est-ce l’arrêt. Ne jamais revenir. Train qui n’avance plus, pas de progrès. Vers où ? Je ne sais. Je ne sais rien. Musique dans mes oreilles. Se détacher du reste, du monde extérieur, enlever les limites, les bornes. Décoller du sol. Revenir ou non ? Fatigue du corps qui ne sait pas où l’esprit va. Ne plus savoir qui nous sommes, ce que nous voulons. Ne plus réfléchir. Est-ce mourir. Sans raison que reste-t-il. Le légume. Ne plus rien faire, se laisser aller au gré des choses. Ne plus penser tout court et à rien. Vouloir, ne plus vouloir. Que faire ? Où aller ? Le train bouge, tangue. Vague à l’âme. Brusque solitude. Beaucoup de monde mais seule. Seule à diriger quelque chose d’intérieur en moi. A quoi s’attacher ? Aux désirs ? Peur de l’inconnu, de l’absurde. Y-a-t-il une logique au monde ? Comment savoir ? Pourquoi exister ? Des questions, ne pas réfléchir, ne pas y répondre. Se libérer mais nouvelles limites, découverte des bornes. Peut-on penser sans raison ? Les fous, comment ressent-ils les choses, que pensent-ils ? Ne raisonnent plus. Comment vivent-ils ? Croire en quelque chose pour vivre. Mais croire c’est bien beau ça ne changera pas l’ordre du monde. Et puis pourquoi changer le monde ? A quoi ça sert si on n’est que de passage. Pourquoi a-t-on mis la vie sur la terre ? Pourquoi de la raison dans certaines vies ? Vivre c’est quoi ? A quoi ça sert ? Comment répondre et pourquoi répondre puisqu’on ne sait rien ? Demain. Jusqu’à demain. Et après demain ? Un jour la mort et puis… rien. Ne plus vouloir, ne rien concevoir, ne plus rien voit. Regarder aveuglement. Voir les choses et qui passent et puis… ne pas réagir. Ne plus bouger, ne plus raisonner, être une bête, être bête. »
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